Théorie critique

S’inscrivant dans la lignée de la Théorie critique de la société élaborée par l’École de Francfort, la pensée sociale qui s’expose sur ce site s’inspire, sans exclusive ni dogmatisme, de ses différentes moutures ou strates, depuis le début de son histoire (Horkheimer, Adorno) jusqu’à présent (Habermas, Honneth) en passant par tous ses collaborateurs (Benjamin, Marcuse, etc.).

un cours sur les textes inauguraux de Max Horkheimer, dont en particulier « Geschichte und Psychologie » (1932), professé à plusieurs reprises, sera mis en ligne dès que possible, ainsi qu'une étude de la Théorie de l'agir communicatif (1982) de Jürgen Habermas 

En s’appuyant sur ces avancées, tout en puisant dans d’autres travaux, notamment de facture ethnologique, il s’agit d’esquisser une analyse critique de la société actuelle dans le souci d’orienter la réflexion et l’action vers l’émancipation des dispositifs d’oppression et de soumission. La méthode employée à cette fin par la pensée critique consiste à analyser les sens divergents des termes utilisés pour élaborer une telle théorie critique de l’époque actuelle.

Sans pour autant se figer en système clos, à l’instar des doctrines qui prétendent dogmatiquement être parvenues à tout comprendre en une totalité circulairement renfermée sur ses propres présupposés, imperturbables, l’ensemble formé par les quelques éléments esquissés en ce sens, sur ce site, à différents moments de la réflexion constituent, ensemble, un complexe de renvoi mutuel. Il convient, à présent, de récapituler ces analyses esquissées en vue d’une théorie critique de la société, en les assignant aux différentes rubriques du site :

1.
à un niveau élémentaire,
théorie critique de l’être « humain » au sein de la nature (physis ), sous la figure d’une antinomie du rapport socio-culturel à la nature (prélever vs exploiter) et, donc, théorie critique de la culture, à peine esquissée, et théorie critique de la religion, pas même évoquée ;
2.
à un niveau fondamental,
théorie critique de la société divisée ou stratifiée, c’est-à-dire structurée comme système (anti)social de soumission (societas, p.5), et, donc, théorie critique du politique, qui se déploie sous différentes formes à articuler :

2.1
théorie critique de la société politique (polis), qui soumet les sens du politique à la critique, dont le corollaire serait une théorie critique de l’espace public, fissuré entre discussion argumentée des positions politiques (Kant vs Habermas) et expression affective des opinions polémiques (notamment, entre-temps, dans le cadre contemporain des réseaux dits “sociaux”) ;
2.2
et, donc, théorie critique des formes de conflit (la politique contre la guerre), dont les corollaires sont une théorie critique du sens des guerres (pólemos) et une théorie critique de la violence, laquelle confrontera On violence (1972) d’Arendt et Zur Kritik der Gewalt (1920-1921?) de Benjamin ;
2.3
enfin, théorie critique du mouvement politique et, donc, théorie critique de l’émancipation impliquant une réflexion critique sur le sens politique de l’émancipation sociale.

3.
à un niveau crucial,
théorie critique de l’identité personnelle et collective, à l’heure de la crise identitaire comme symptôme réactif à l’ère globalitaire, dont il s’agit de proposer un diagnostic à travers l’esquisse d’une genèse du narcissisme identitaire

En contrepoint, l’ensemble présuppose une sorte de théorie de la connaissance sous la forme dédoublée d’une théorie critique de l’interprétation (hermeneuia), qui aboutit à une théorie critique de l’époque, et d’une théorie critique de l’idéologie dominante (p.3), désormais partagée entre la justification traditionnelle du système de soumission antisociale (par les intellectuels organiques) et le nouveau discours de défense « politiquement correcte » des identités opprimées (hégémonique au sein de l’élite culturelle), qui fait partie intégrante de la théorie critique de l’émancipation.

La théorie critique de l’idéologie dominante, dont Kant aurait proposé une sorte de modèle avant la lettre (p.2), mérite d’être esquissée sous la forme d’une théorie critique de la communication médiatique (p.3, à venir)