Deux études sont en chantier. La première porte sur les écrits idéologiques (1843-1852) et historico-politiques (1870-1871) de Marx, la seconde sur le texte de Marx “à propos de La question juive” de Bruno Bauer (1843).
1.
Du principe social du mouvement politique (2004)
publication à venir.©, Christian Ferrié, cféditions, 2020
Il s’agit, contre Marx (et Sartre), d’opérer une distinction, critique, entre processus historique et mouvement politique comme condition même de la théorie critique du politique qu’il s’agirait d’élaborer. Ce qui présuppose de s’interroger sur le prétendu sujet de l’histoire à partir de l’analyse des mots pour le dire : les multitudes auraient-elles pris la place des classes et la société civile celle du prolétariat ?
Ce changement de vocabulaire pour décrire les luttes politiques et sociales en cours à travers le monde trahit un problème. Ces luttes ont bien un caractère de classe : lorsque la dynamique de la solidarité se met en mouvement, l’appartenance de classe provoque un effet de masse qui est déterminant pour le mouvement social. Mais la dynamique des forces sociales en lutte de classe n’obéit pas mécaniquement à une logique de sociologie statistique. il conviendrait de repenser la dynamique du mouvement socio-politique en questionnant le modèle cinématique de la lutte des classes. L’enjeu est de déplacer le centre d’intérêt de l’origine sociale des acteurs vers le principe de l’organisation politique du mouvement d’émancipation : à la différence de la mobilisation plébiscitaire et autoritaire de masses poussées à l’hystérie identitaire, le mouvement politique aurait pour caractère fondamental l’auto-organisation des forces sociales en lutte (de classe).
2.
Il s’agit de s’interroger sur la distinction à opérer entre émancipation civile (des Juifs) et émancipation politique (de tous les groupes humains) – partie I – sans nier l’existence de clichés judéophobes dans la construction marxienne de l’idéal-type du Juif -partie II de À propos de “La question juive” de Marx (1843).