cours de philosophie générale

Peut-on penser ce que l’on veut ?

[accroche à trouver…] L’être humain est un être vivant pourvu de conscience qui pense tout naturellement ce qu’il a dans l’esprit. Penser, c’est littéralement peser le pour ou le contre de ce que l’on pense, même furtivement, à travers une sorte de dialogue avec soi-même. [définition du terme principal du sujet qui introduit d’autres termes du sujet sans que les définitions qui s’enchaînent ne soient juxtaposées] Dans la mesure où l’on ne peut être contraint de l’extérieur à penser ce qu’on pense dans son for intérieur, on peut donc penser ce que l’on veut, c’est-à-dire ce que l’on désire ou souhaite. Ce qui vaut en premier lieu de la foi religieuse et des convictions morales ou politiques. Même en cas d’oppression de la part d’autorités ou de groupes de pression, la liberté de conscience en matière religieuse est en ce sens préservée dans l’intimité même de l’esprit pensant. [= argument qui rend A crédible =] Chacun peut donc penser ce qu’il veut en tant même qu’il décide de ce qu’il pense, comme s’il était un maître dans l’empire intime de son esprit qu’il domine ; par suite, ses pensées sont bien les siennes, dans la mesure où ses propres pensées sont soumises à la décision consciente du sujet, sinon de les produire, du moins de les accepter comme siennes en se les appropriant. Or cette possibilité que l’on a de penser ce que l’on veut est précisément fondée sur la volonté comme faculté de l’esprit qui donne à l’être humain la capacité naturelle de décider d’approuver ou de désapprouver, après réflexion, les pensées présentes à son esprit. Mais n’y a-t-il pas là une illusion à croire pouvoir penser ce que l’on veut, [=objection & argument de l’objection qui la rend crédible =] alors même que la conscience de l’être humain ignore ou oublie les influences déterminantes à l’origine des pensées qui la préoccupe actuellement ? Ne faudrait-il pas au contraire admettre qu’on ne peut de facto penser que ce qui s’impose à l’esprit [= Ā avec son argument =] en raison des chaînes de production des pensées qui déterminent l’esprit à les penser ? Alors qu’on pense à tout instant sans nécessairement penser ce que l’on est en train de penser, la possibilité de choisir de penser ce que l’on veut serait une pure et simple fiction au regard du fait que l’esprit subit constamment des pensées qui s’imposent à lui. On en ferait en effet l’expérience à la fois au niveau personnel des pensées qui obsèdent notre esprit sans que nous sachions d’où elles viennent et sur le plan culturel des représentations collectives qui nous déterminent à croire ce que nous croyons [=argument Ā]. Comme Freud l’a montré, nos pensées les plus intimes seraient ainsi soumises au déterminisme psychique, pendant que nos pensées les plus communes seraient partagées avec les autres conformément au déterminisme ethno-sociologique qui configure historiquement la production des pensées que l’époque impose à tout le monde sans exception [=argument d’autorité fondé sur des références allusives pour rendre crédible Ā]. En somme, il s’agirait de savoir si l’on est naturellement capable de choisir de penser ce que l’on pense en raison non pas tant de la lumière naturelle qu’est la raison, mais bien plutôt de la faculté de l’esprit qu’est la volonté libre de décider de ce que l’esprit pense, ou bien au contraire si l’on est soumis au flux des pensées qui s’imposent à l’esprit de sorte qu’on a uniquement la capacité de penser ce qui est donné de penser à l’esprit [A ou Ā = récapitulatif de la problématisation qui prend soin de rappeler les arguments des deux positions]. Reste à savoir s’il ne conviendrait pas de reconnaître au niveau socio-politique le droit, non pas de penser ce que l’on veut, mais de dire ce que l’on pense et même ce que l’on ressent : ce qui ne signifie pas qu’il soit permis de tout dire en public [la formulation de la 3e position doit être suffisamment claire pour être compréhensible et à nouveau reprendre les termes du sujet]

On a la capacité et on a donc la possibilité de penser ce que l’on veut, dans la mesure où chacun est capable de soumettre ses propres pensées aux décisions conscientes de sa libre volonté et de son libre-arbitre, même si on est très loin d’être résolu à le faire tout le temps. [il faut écrire 4 ou 5 lignes pour reformuler la thèse soutenue, et annoncer un ou deux arguments qui vont être développés (ici, il est fait allusion à l’argument inspiré de Descartes, puis de Kant) en les reliant entre eux = il faut éviter de juxtaposer trois arguments hétérogènes, que ce soit dans l’introduction ou dans la partie elle-même : « Tout d’abord… Ensuite… Enfin… » est proscrit…]

L’être humain a la capacité de mettre les idées reçues en question par la démarche cartésienne du doute grâce à la volonté infinie dont il est naturellement pourvu.

Cela réclame une force d’âme ou un caractère que chacun ne s’est pas résolument forgé. Kant

On a la faculté à penser par soi-même, c’est à dire de produire des pensées qui peuvent être à l’origine celles des autres, mais qu’on s’approprie en les comprenant. Hegel. Chacun pense donc bien ce qu’il veut bien reconnaître comme vrai. [non rédigé]

Il nous est donc possible de penser ce que nous voulons grâce au libre-arbitre, lequel nous donne la capacité de contrôler ou de maîtriser nos propres pensées. Encore faut-il en avoir la volonté. Mais, en s’identifiant à la conscience qu’on a de soi-même, ne serait-on pas victime d’une illusion narcissique [=adjectif rendant crédible l’objection & argument de l’objection=] qui amène à se croire maître de ses propres pensées du fait même qu’on ignore les causes qui les produisent ? Ne faudrait-il pas, dans ces conditions, reconnaître au contraire qu’on ne peut penser que ce qui s’impose à l’esprit dans la mesure même où l’on subit ses propres pensées ? [=annonce de la thèse suivante par une question dite rhétorique]

L’être humain est paradoxalement soumis à des pensées qu’il ne maîtrise pas du tout. En corrélation avec le monde extérieur, les pensées lui traversent l’esprit sans qu’il ne parvienne à en maîtriser le flux au point même de ne pas parvenir à s’en défaire.

La plupart du temps venues de l’extérieur, les idées reçues sont des pensées qui se reproduisent dans l’esprit de l’être humain qui les reçoit. On subit ainsi en premier lieu les pensées qu’impose l’époque : le déterminisme historique donc, mais aussi les déterminismes socio-culturels, etc., font qu’on ne pense pas ce que l’on veut, mais qu’on est poussé à penser ce que l’on pense. [=énoncé de l’argument avant la référence qui doit être précise et citer l’ouvrage dont le titre est à souligner=] À suivre l’Éthique de Spinoza, il y a un déterminisme des pensées, c’est-à-dire un enchaînement logique des idées qui se produit parallèlement au déterminisme naturel des phénomènes matériels : ce qui correspond à la production d’états d’âme et donc de pensées qui correspondent très exactement aux états du corps, conformément à la thèse spinoziste que l’esprit est l’idée du corps (mens idea corporis). Loin de penser ce que l’on veut, on ne peut penser que les idées tronquées qui s’imposent à notre esprit avant de pouvoir concevoir les idées vraies grâce à la raison. On a donc l’illusion de contrôler ses propres pensées parce qu’on se fie à la conscience qu’on en a sans pouvoir à ce moment reconstituer les chaînes de causalité productrice de ces états de conscience. [=reformulation conclusive de l’argument, avant une transition = encore à rédiger]

Non seulement les pensées s’imposent à moi, mais également l’idée même que j’ai de moi-même est déterminée. Contre l’illusion logico-grammaticale du sujet, Nietzsche avance contre Descartes que ça pense en moi. [argument à développer]

Chacun est ainsi soumis aux pensées qui s’imposent au sein de l’expérience intérieure, et ce en contradiction avec l’auto-illusionnement de la conscience même du sujet qui s’identifie en toute confusion au sujet lui-même pour refouler tout que le sujet subit en vérité et qui se passe en lui. Selon cet argument, le déterminisme psychique que Freud défend au début des Cinq leçons sur la psychanalyse fait que le sujet est un patient en souffrance en raison du manque qu’il ressent : ce dont les idées fixes et les pensées étranges (unheimlich) sont le signe inquiétant au même titre que les lapsus.

Loin de pouvoir penser ce que l’on veut, on est bien forcé de penser les idées qui nous viennent à l’esprit [reformulation conclusive de la thèse soutenue dans la partie, laquelle doit s’efforcer de varier les termes employés et orienter la reformulation de sorte à préparer l’objection]. Mais…