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la nature comme milieu de vie

Par nature, les êtres humains ne peuvent échapper à la loi fondamentale de la nature élémentaire de l’être naturel, qui est d’être irrémédiablement tributaire de son milieu de vie : la nature. Toute tentative et toute tentation de se soustraire à cette évidence élémentaire sombre dans des contradictions performatives, qui minent de paralogismes et autres contresens les affirmations dogmatiques de la métaphysique.

La nature de l’écologie (1997 vs 2004)

©, Christian Ferrié, cféditions, 2020

L’ontologie élémentaire, qu’il s’agit de défendre, est proto- ou ultraphysique. Le fait culturel des interprétations de l’être humain dans un monde qui suppose la nature complique la tâche de l’ontologie méta-physique, comprise comme discipline de réflexion critique sur les sens multiples de l’être :
l’articulation des différents sens de l’être fait problème, et notamment la signification métaphysique de l’être naturel de l’être humain est problématique, mais sans que cette donnée fondamentale et élémentaire ne puisse être effacée, sinon par un geste ou une posture qui fait abstraction de manière irrationnelle du fait de l’être naturel.

L’antinaturalisme est tout aussi métaphysique que le pseudonaturalisme des traditions métaphysiques (de Platon à Schopenhauer et Schelling), qui projettent sur la nature une interprétation culturelle empreinte de valeurs métaphysiques. La philosophie se doit sur ce point fondamental, et seulement sur ce point, redevenir sagesse pure et simple, sagesse élémentaire et fondamentale qui se repose sur la reconnaissance de cette vérité fondamentale et élémentaire : le savoir écologique comme reconnaissance des conditions élémentaires de l’habitat naturel de la vie en général et de l’existence humaine en particulier, à laquelle devrait s’articuler une gratitude élémentaire et fondamentale de l’être humain.
C’est à ce seul niveau fondamental qu’il y a évidence élémentaire de l’Einsicht des NOTwendigen : vision reconnaissant la détresse et la nécessité d’y répondre par un Tournant décisif.

Les mouvements au sein de la nature sont des processus déterminés par des lois. Tous les êtres naturels sont soumis aux lois naturelles du mouvement. En plus des lois universelles qui règlent le mouvement physique des corps matériels, les êtres vivants obéissent tout naturellement aux lois naturelles de croissance et décroissance biologiques, qui règlent la vie des êtres vivants dans la nature. Par contraste avec les végétaux qui croissent et décroissent sans principe d’automotion, les animaux ont la faculté naturelle de se mouvoir en réponse à des stimulations extérieures, qui sont ressenties intérieurement par l’intermédiaire d’une sensibilité. Toutes les espèces animales ont naturellement développé des comportements spécifiques en réaction à leur environnement naturel. L’être humain a tout naturellement hérité de son caractère d’être mammifère ou primate des comportements caractéristiques qui imprègnent ses instincts les plus profonds, mais ces réactions instinctives, qui déterminent les comportements naturellement programmés des animaux, se sont transmuées en tendances pulsionnelles, qui autorisent une certaine mobilité des activités à l’intérieur de la nécessité naturelle déterminant l’être-humain au sein de la nature.